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LES GOUTS ET LES EMOTIONS

         A priori, dans notre civilisation occidentale, on ne pense pas immédiatement à associer l’alimentation aux sentiments. Pourtant, notre première expérience d’êtres humains, à la naissance, est un lien étroit tissé entre l’aliment que l’on reçoit de la mère et le lien affectif qui se construit entre ces deux êtres vivants. Matty Chiva, qui a passé de nombreuses années à explorer ce domaine, a montré combien le goût et l’affect se développent ensemble dès la mise au sein du nourrisson. Si le sentiment de sécurité et d’appétit comblé par le lait maternel tisse le premier lien de ce que l’on appellera amour plus tard, on peut dire que la nourriture donne lieu à une des toutes premières émotions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au cours de son processus de socialisation, le nourrisson - et plus tard l’enfant, tout comme l’adulte - en apprenant ce qu’est un aliment et en quoi il se distingue de ce qui n’est pas mangeable, se constitue et actualise un répertoire. Car le consommable n’est pas toujours comestible, ce dernier concept étant une construction culturelle. Durant cet apprentissage, il apprend à se familiariser avec le monde tel que le conçoit sa société et il se construit lui-même.  « Cette construction n’est pas seulement un acte mécanique mais aussi une création d’identité de soi et de l’aliment, une inscription dans un contexte culturel et symbolique tout comme une manière de communiquer avec autrui, partager les valeurs et les vertus de son prochain ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« L’intensité et la spécificité de cette tonalité affective sont exceptionnelles dans le système sensoriel. L’agrément ou le désagrément d’un bruit, d’une couleur, ne représentent que des tonalités affectives essentiellement variables que toutes sortes de facteurs psychologiques peuvent venir modifier. Elles restent faibles si on les compare avec l’agrément d’une saveur comme le sucré, et surtout avec la répugnance, le dégoût allant jusqu’au vomissement, que provoquent des solutions concentrées amères, salées ou acides. La qualité affective est ici étroitement liée au fonctionnement de l’appareil sensoriel. C’est une véritable qualité spécifique de la sensation ».

 

 

      Selon Matty Chiva, le plaisir ou le dégoût gustatif est à l’origine une sensation, c’est à dire un message sensoriel, qui est ensuite interprété, donnant lieu à une émotion qui se décrypte selon trois axes E:

1) celui de la perception du goût de l’aliment et des aptitudes sensorielles de l’individu

2) la dimension de plaisir, ou de désagrément, donnée par l’aliment

3) l’aspect immatériel, c’est à dire ce que l’on pense à propos de l’aliment, de ses vertus, de ses qualités ou de ses dangers…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette perception est tributaire de facteurs de maturation biologique et de facteurs cognitifs, comme des aspects émotionnels et des croyances qui en découlent. 

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